Hack - pratiques Notes préparatoires au rendez-vous du 13 décembre 2016 à Rennes puissance / Impuissance Incorporer l'échec, le retard comme outil de déviation du propos. -> venir en voiture - panne - bricolage - retard - envoi de contenu par sms -> ordinateur cassé, impossible de présenter des trucs -> proposition technique inopérante (raspberry pi qui ne fonctionne pas en brique internet autonome) -> présentation floue -> documents inadaptés (livres choisis pour leur couleur jaune - deux piles - erreur de pile) ou "le mauvais tas de livre" -> oublié mes sous - se faire avancer le fric --- Objectif : se faire sortir du projet à l'usure pour y rentrer par le côté -> demander à travailler avec un complice -> changer la position de travail -> faire quelques images des échecs - images protocoles ou plutôt enregistrement de la volonté de produire l'échec sciemment - pied photo sans platine -> on pose l'appareil à côté - appareil : batterie déchargée -> passer un temps à installer l'appareil et finalement, comme la batterie est déchargée, demander à quelqu'un d'autre de faire les images. -> amener les autres à douter, à se demander pourquoi je n'utilise pas mon propre appareil/téléphone -> téléphone d'une ancienne génération -> stylo inopérant / critérium sans mine -> carnet fait de papier glacé, impossible d'écrire au crayon -> vêtement déchiré (pantalon déchiré pendant la réparation du véhicule) -> ceinture du pantalon inopérante (pas de boucle) + pantalon trop grand. -> le carnet plein -> le mauvais transformateur -> Appeler avec un autre numéro -> La bagnole d'un pote -> signes physiques / preuves de l'activité contée : être trempé (s'il a plu) / mains pleines de cambouis (mécanique) ____________ 2 messages envoyés à karine Lebrun : 10h16 : Salut, J'ai un problème de bagnole, je suis sur l'autoroute. J'essaie d'arriver au plus vite! Fabrice. - réponse de Karine 10h30 : Merci. J'ai pété mon téléphone en me glissant sous le moteur... Un ado m'a prété son portable... J'essaie d'être là avant midi. ____________ Notes plus générales à la suite de la première tentative de retard: Hacking Acte concret à mettre en jeu dans les situations réelles. C'est la déviation de la situation concrète qui ouvre les premières brèches d'un travail du réel, d'une reprogrammation. On s'écarte alors de la représentation pour entrer dans le vif. Quitter le fantasme, opérer directement en agissant sur les leviers à portée de main... Il s'agit donc d'opération bannales, arriver en retard, subir une avarie mécanique, un enchaînement de tuiles. Ralentir. Rendre le groupe inconfortable. N'avoir pas eu le temps de bosser. Présenter des systèmes inopérants. Faire de tous ces défauts des indices d'une forme, mais au delà, des outils pour décortiquer les situations, pour soulever le tapis de la situation sous lequel une trappe attend. Passer par d'autres biais, chercher la brèche. Travailler à notre portée technique; en faire un terrain de jeu. Ménager des espaces d'attente, des zones tampons qui laissent l'esprit vagabonder - mais en situation, pas en amont, pas en vue de la mise en oeuvre d'un projet. Non pas pour répondre ou pour combler une attente, mais plutôt pour créer l'attente, créer de nouvelles règles. Lors de la réunion de travail, j'ai explicité le protocole lancé depuis le matin, la panne fictive, le faux numéro de téléphone, la volonté de délayer le rendez-vous. Le groupe (John particulièrement), pour comprendre ce que je tentais de faire, a généré une nouvelle méthode, imaginée mais pas poussée aussi loin... Quand j'ai expliqué que la courroie d'alternateur avait cassé, il a voulu comprendre que j'avais saboté ma propre courroie pour qu'elle se casse à un moment donné, sans que je puisse maîtriser le moment (une sorte de programmation physique à l'instar des techniques mises en oeuvre par les industriel pour programmer l'obsolescence). Ceci ouvre un champ d'expérimentation en terme de hacking technique. Comment prévoir la rupture d'un matériau? Comment programmer physiquement cette rupture? Ceci implique un certain nombre de tests et d'expérimentations, voire la création d'outils mesurés d'usure. La temporisation par usure d'un matériaux me renvoie à des protocoles de temporisation utilisé lors de précédentes conférences. Pour déterminer le déclenchement de routines appliquées à la conférence, j'utilisais des bougies dans lesquelles étaient piquées des aiguilles. Ces aiguilles retenaient des pages suspendues au plafond reliées par des filins. Lorsque la bougie fondaient suffisamment pour libérer une aiguille, la page correspondante descendait du plafond, m'indiquant par son contenu l'algorithme à intégrer à la conférence. En usant des objets, on peut insérer dans le réel des temporisations légèrement indéterminées qui vont organiser un travail. - mines de crayon cassées - batterie presque vide - fatigue extrême du conférencier (cf la salle jaune - nantes) - câble electrique saboté une recherche sur l'histoire du sabotage et l'obsolescence programmée peuvent être pertinentes dans la suite de cette recherche. L'individu se saisissant de l'obsolescence programmée prend-il une revenche sur le monde consumériste? La mise en place d'un FabLab de l'osolescence paraît judicieux. Expérimentation d'usures mesurées, reprise des techniques de l'industrie par rétro-ingénierie (reverse engineering) en collaboration avec John par exemple, en vue de la constitution d'un éventail d'outils applicables dans des situations de travail classiques. Dans ce type d'activité se pose le problème de l'annonce. Comment activer de tels protocoles si ils sont annoncés a priori? Que se passe-t-il lorsqu'ils sont annoncés à posteriori (immédiatement ou après un délai assez long)? La question de l'attente, de la fiabilité, de la confiance entre en jeu dans ces propositions, et l'enjeu serait se construire une forme possible de liaison entre le sabotage, le hacking, l'action furtive et sa communication. Ce lien est nécessairement fait de temps mais pose également la question de l'étendue de perception d'une forme, qu'elle soit artistique ou non, de son efficacité, et donc de son opérabilité. Cette proposition n'est pas à diffuser telle qu'elle aux autres membres de l'unité de recherche, elle constitue une base de travail pour dessiner les contours d'une méthode de recherche à insérer dans "Pratiques du hacking" _____ méthode de recherche : la double détente : avancer avec toujours un système double. Ceci implique une partie visible et un arrière projet toujours dissimulé mais actif. Recherche en art / hacking Il est nécessaire de considérer tous les pans du projet, y-compris les moments de travail collectif comme support possible au hacking. Il n'y a pas de zone protégée. Le seul rapport possible est la communication d'une partie des propositions a priori ou a posteriori, pour expérimenter la nature de ces interventions, leur impact réel sur les situations et leur connexion à la dose d'information nécessaire à leur identification.